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LA VILLE DE SAINTES 17100 HISTOIRE ( 4 )

Révolution française et Premier Empire[modifier | modifier le code]

De l’élection des États généraux à la chute de la monarchie[modifier | modifier le code]

Saintes avait une loge maçonnique depuis 1744, la bourgeoisie de la ville était donc ouverte aux idées nouvelles et formée à la délibération collective32.

Le 24 janvier 1789, le roi Louis XVI convoque les États-Généraux à Versailles pour le mois de mai. L’assemblée générale de la sénéchaussée de Saintes ouvre ses débats le 16 mars33. La sénéchaussée doit envoyer huit députés, et leur désignation marque déjà le début d’une révolution. Au sein du clergé, les débats sont houleux entre le bas-clergé et la hiérarchie ecclésiastique, hautaine et arrogante. Mais les curés représentant 73 % des suffrages, et Pierre-Louis de La Rochefoucauld, évêque de Saintes, n’est élu que difficilement, après le curé de Champagnolles. Du côté du Tiers-État, le maire de Saintes Gaudriaud, également subdélégué de l’intendant de La Rochelle, est exclu d’entrée au moment de la vérification des pouvoirs. Les débats sont agités pour la rédaction des cahiers de doléances. Et lors des élections, Jean-Nicolas Lemercier est le seul député saintais du Tiers-État, la province dominée se vengeant de sa capitale arrogante34,35.

La ville accueille avec enthousiasme les nouvelles des événements parisiens : constitution des États généraux en Assemblée nationale constituante, prise de la Bastille. Mais, fin juillet, la branche de Ruffec de la Grande Peur atteint Saintes le 30 juillet36,37,38. La rumeur s’arrête à Saintes, mais l’épisode vaut au maire Gaudriaud, bafoué, d’être destitué, et remplacé par l’avocat Garnier39. Il entraîne aussi la création rapide d’une Garde nationale. Un comité permanent constitué de 24 membres prend en main les destinées de la ville, sous la direction de Jacques Garnier. Une de ses missions est de faire la chasse aux « accapareurs » et autres « monopoleurs » qui constituent des stocks de grains et font monter le prix du pain40. Le 17 août, une manifestation des habitants des faubourgs demande que le prix du pain soit réglementé41.

En 1790, Saintes réussit à devenir chef-lieu du département de la Charente-Inférieure42, non sans contestations, La Rochelle et Saint-Jean-d'Angély revendiquant également de recevoir les administrations centrales du département43. La Rochelle, chef-lieu de la généralité et capitale économique, était cependant excentrée, et le principe adopté était d’installer la préfecture au centre du département. Saintes était chef-lieu de la province de Saintonge. La solution de l’alternat est choisie en mars 1790, mais dès la première convocation des électeurs en juin 1790, ceux-ci décident que le chef-lieu restera à Saintes. Les députés de Saintes et Saint-Jean-d’Angély avaient de plus conclu un pacte contre La Rochelle44. À la fin de l’année, un club politique est créé à Saintes45.

La constitution civile du clergé marque un tournant dans les événements. Le pape s'étant montré hostile à cette décision unilatérale, l'évêque de Saintes Pierre-Louis de La Rochefoucauld refuse de prêter le serment constitutionnel. Les curés jureurs sont majoritaires dans le district (62 %), malgré de fortes réticences de certains, soutenus par la population46. Les prêtres réfractaires sont expulsés de Saintes en avril, et les églises paroissiales fermées. La cathédrale devient siège d’une paroisse unique pour la ville de Saintes, ce qui est largement suffisant pour le nombre de pratiquants47. Les églises et couvents, vendus comme biens nationaux, sont reconvertis par les bourgeois les ayant acheté en étables ou greniers ; la ville se sert de quelques-unes comme prison pour les prêtres réfractaires48.

Les mauvaises récoltes constituent cependant le problème principal pour la majorité : ainsi, de nouvelles émeutes ont lieu en 1790 à cause de la cherté du pain49.

Le 14 juillet 1791, Saintes érige un des rares monuments témoignant de la Révolution : la colonne de la Liberté, sur l’actuelle place Blais50.

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